Au Musée de la Médecine de l’ULB, une statue de Léonard de Vinci rend hommage à un esprit universel, à la fois artiste, philosophe, ingénieur et anatomiste. On connaît le peintre de La Joconde ou de La Cène, mais on oublie souvent l’homme qui passait des nuits entières à disséquer des corps pour comprendre la mécanique du vivant.
Entre 1489 et 1513, Léonard réalisa plus de 240 dessins anatomiques d’une précision stupéfiante : muscles, os, vaisseaux, organes, jusqu’aux valves du cœur qu’il fut le premier à décrire correctement. Il utilisait des techniques inédites pour l’époque : injection de cire colorée dans les artères, dissections en série, dessins en coupe. Ses croquis du fœtus dans l’utérus, réalisés à partir d’observations réelles, restent parmi les plus justes du XVIᵉ siècle.
Et pourtant, ces découvertes ne furent jamais publiées de son vivant. Les planches, retrouvées des siècles plus tard à Windsor, révèlent un génie en avance de 300 ans sur la médecine moderne : on y voit déjà une approche biomécanique du corps, presque scientifique dans sa rigueur.
L’anecdote raconte qu’il observait le battement du cœur d’un bœuf pour comprendre celui de l’homme. Pour lui, le corps humain était une architecture parfaite, un univers miniature où s’exprimaient les lois mêmes de la nature.
Dans la lumière du musée se dresse la statue de Léonard, celui qui a fait de la science un art et de l'art une science.
(photos: Christian Du Brulle/Dailyscience.be)


