Le dodo, géant disparu

16/11/2025


Au Musée de Zoologie et d’Anthropologie de l’ULB, un crâne de dodo veille silencieusement dans sa vitrine. Il semble presque imaginaire, et pourtant, cet oiseau a bel et bien existé. Originaire de l’île Maurice, Raphus cucullatus était un grand pigeon terrestre, incapable de voler, qui s’est éteint moins d’un siècle après l’arrivée des Européens.

Le dodo n’avait pas de prédateurs naturels avant l’homme. En quelques décennies, la chasse, la destruction de son habitat et l’introduction d’animaux domestiques ont suffi à effacer l’espèce. Son extinction, vers 1680, en a fait l’un des premiers symboles de la vulnérabilité de la biodiversité face à l’activité humaine.

L’étiquette précise que ce crâne est « inspiré du spécimen de l’Université d’Oxford », l’un des plus célèbres et des rares authentiques crânes conservés au monde. On estime qu’il existe moins d’une dizaine de crânes authentiques de dodo, et aucun squelette complet provenant d’un seul individu. Tous les spécimens complets visibles dans les musées sont donc des reconstitutions hybrides ou des moulages, souvent basés sur les modèles d’Oxford, de Londres ou de Copenhague.

Aujourd’hui, ce crâne raconte autant l’histoire d’un animal disparu que celle de notre regard sur la nature. Jadis moqué car on le pensait maladroit et grotesque, le dodo est devenu une figure emblématique : celle d’un monde fragile, où chaque espèce compte.


(photos : Zeliedb)