Parmi les instruments scientifiques anciens exposés au Musée de l’Université de Mons (MuMons), le spinthariscope attire l’attention par son apparente simplicité… et par ce qu’il permet d'observer : des traces visibles de la radioactivité.
Cet appareil, inventé en 1903 par le physicien britannique William Crookes, a été conçu pour rendre observables les particules alpha, ces éléments invisibles à l’œil nu émis par des substances radioactives comme le radium. Le principe est ingénieux : une fine couche de sulfure de zinc réagit au contact de ces particules et produit de petites étincelles de lumière. Dans l’obscurité, en regardant à travers l’oculaire du spinthariscope, on peut ainsi apercevoir de minuscules éclairs, une manière de "voir" la matière se transformer.
Témoignage de l’histoire de la physique et de la recherche sur la radioactivité, le spinthariscope incarne aussi la curiosité et l’ingéniosité des scientifiques du début du XXe siècle. L'exemplaire en laiton visible au MuMons a été produit vers 1905, à Bruxelles, par Robert Drostens, un spécialiste de la fabrication d'instruments scientifiques.
(photos: Christian Du Brulle/Dailyscience.be)