Affichant une teinte rouge orangé éclatante et dotée d’une histoire captivante, la crocoïte (PbCrO₄) est un minéral rare qui fascine les collectionneurs du monde entier. Son implication dans la découverte du chrome en fait un élément clé de l’histoire scientifique.
Ce minéral se forme dans les zones d'oxydation des gisements de plomb riches en chrome, un environnement particulier qui explique sa rareté. Parmi les gisements les plus réputés, ceux de Tasmanie sont célèbres pour leurs cristaux d’une qualité exceptionnelle, à l’image d’un échantillon conservé au musée de Minéralogie de l’Université Libre de Bruxelles. On en trouve également en Russie, au Brésil, à Madagascar et dans certaines régions des États-Unis, mais en quantités bien plus faibles que celles observées en Australie.
La crocoïte a joué un rôle essentiel dans l’histoire de la chimie. En 1797, le chimiste français Louis Nicolas Vauquelin étudie ce minéral et parvient à en isoler le chrome, un élément aujourd’hui incontournable dans des secteurs variés tels que la métallurgie (acier inoxydable), la fabrication de pigments et l’industrie chimique.
La crocoïte était autrefois utilisée comme pigment. En raison de la présence de plomb et de chrome, elle présente une certaine toxicité. Elle est aujourd’hui principalement prisée les collectionneurs. Son histoire illustre à merveille le rôle fondamental des sciences naturelles dans notre compréhension du monde.
(photos: Christian Du Brulle/Dailyscience.be)