Au Jardin des Plantes Médicinales de l’UCLouvain, une silhouette colossale attire l'attention : la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum). Pouvant atteindre trois mètres, elle déploie ses larges ombelles blanches. On la croirait sortie d’un conte et pourtant, sa beauté cache un pouvoir redoutable.
Originaire des montagnes du Caucase, cette plante fut introduite en Europe au XIXᵉ siècle pour orner les jardins. Sa taille impressionnante et son allure exotique séduisirent les botanistes et les amateurs de curiosités. Mais cette plante s’est révélée envahissante : capable de coloniser les berges et prairies, elle étouffe les plantes locales et perturbe les écosystèmes.
Et ce n’est pas tout : sa sève contient des furocoumarines, molécules toxiques qui rendent la peau hypersensible à la lumière. Une simple goutte, suivie d’un rayon de soleil, peut provoquer de graves brûlures. C'est un paradoxe saisissant pour une plante qui aime tant la clarté.
Au Jardin Paul Moens, la Berce du Caucase est cultivée à titre éducatif. Elle rappelle que la frontière entre plante médicinale et poison, entre beauté et danger, est souvent plus fine qu’on ne le pense. Géante, envahissante, lumineuse et toxique, elle incarne à elle seule la dualité du monde végétal.
(photos : Zeliedb)

